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 Ceci explique parfois cela...

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woodstock
cahier blanc

woodstock

Posts : 40

Ceci explique parfois cela... _
MessageSujet: Ceci explique parfois cela...   Ceci explique parfois cela... Icon_minitimeVen 19 Mar - 17:28

Titre : Arf... Y'a pas vraiment de titre...
Auteur : Héhé, Woody
Commentaire : Tiré d'une expérience vécue... Très romancé, très remanié par rapport à l'original (qui n'était qu'une suite de tiret, ça aide pas...). Peut être que c'est flou, peut être que tout le monde ne saisira pas tout, mais c'est pas grave. j'avais dit à quelques membres que je posterais, voilà qui est chose faite !
Genre : Pfff... vécu ? J'en sais rien, je classe pas ce genre de texte...

    Le néant. Qu’est ce donc ? Un vaste espace vide ? Non, le néant n’est pas vide. Il est fait de matière invisible, particules flottant dans un espace aussi vaste que le cosmos. Autant dire, sans limite. Mais je pense que chaque être à « son » néant. Après tout, c’est comme le paradis, chacun l’imagine à sa façon, chacun a le sien. La nuit règne dans le mien. Une nuit blanche, permanente, sans attache ni repère. Mais était ce seulement le néant ? Non, je ne pense pas. Seulement un cauchemar sans fin que j’ai appelé « néant ». Se rappeler. Je ne veux pas. Je ne peux pas. Mais je dois. « Pour la médecine ! » me dit-on d’un côté. « Pour toi. » me dit cet homme en blouse blanche. Pour moi ? En quoi cela va-t-il me servir ? « Pour toi. Pour savoir. » Savoir… Il n’a que ce mot à la bouche depuis que j’arrive de nouveau à lui parler. Un bloc à la main, un stylo dans la poche, un petit badge avec son nom et un stéthoscope autour du cou. Chaussures vernies et cravate sous le pull à losange. Le parfait médecin, celui que l’on voit dans les séries américaines. Seulement, ce n’est pas une série américaine. C’est la réalité, dure, sans pitié, comme souvent. Comme trop souvent. « Si tu écris, j’annule le kiné pour aujourd’hui. » Il tente le chantage maintenant. Mais ce qu’il ne sait pas, c’est que j’aime bien le kiné moi. Petit chéri insiste, mais pas tellement. Il est convoqué à l’hôtel de police aujourd’hui et ne veut pas y aller. Et surtout, il ne veut pas me relire ; ça lui fait peur je crois. Il ne veut pas se rappeler. Il veut avancer et oublier, comme moi. Une des psychiatres passe. « S’il vous plait. Peut être que vous feriez avancer la science. Avec votre témoignage, les scientifiques comprendraient peut être un peu mieux ce qui se passe dans la tête d’un patient comme vous. » Comme moi. Comme si j’étais différente. « Peu de patients se réveillent, surtout à votre stade. » Je crois surtout que c’est parce que je suis leur premier patient à s’en être sorti si vite et qu’ils en sont encore plus contents que moi même. « Et puis vous aimez écrire ! » Là, il marque un point l’homme en blouse blanche. C’est vrai, j’aime écrire. « Ce sera votre exercice du jour ! » Bien… S’il argumente dans ce sens là…

    Il faut bien un début à toute chose. Comme il faut une fin. Alors commençons par le début, parce qu’après tout, c’est par ici que tout commence. Commencer par la fin n’aurait aucun sens… C’était une si belle journée. Une fine couche de neige recouvrait encore les surfaces. L’air glacial n’était pas humide et rendait l’atmosphère plus douce. Quelques nuages passaient de temps à autre, mais le soleil reprenait vite ses droits, illuminant la ville rose de ses rayons doux. C’était un jour de fête, un dimanche presque comme les autres. Je devais rejoindre mon homme en centre ville, de retour victorieux d’un match à l’extérieur. Je devais, et à vrai dire, j’ai presque réussie. La victoire lui donne un regard léger et enfantin qui vous fait tout oublier… Peut être avais je trop hâte de retrouver ce regard que j’aime tant… Chaque pas me rapproche de lui, et chaque pas me fait d’autant plus sourire. Ja traverse le capitole et tente de passer tout droit, par les petites rues, quitte à me perdre en essayant de gagner du temps. Peut être que je n’aurais pas dû. Ne pas couper m’aurait donné une seconde de plus. Une seconde. Ce n’est rien. Maintenant je sais, qu’une seconde, c’est une éternité. Plus que quelques pas, plus qu’une rue. Une maudite rue à traverser, et je pourrais me jeter au cou de celui que je n’ai pas vu depuis près d’une semaine maintenant. Il m’a tellement manqué… J’attends sagement au passage piéton. Attendre me parait une terrible torture mais « il en va de votre vie ! » ! Celui là ne pensait pas si bien dire… Alors j’attends que ce petit homme sans visage devienne vert, de l’autre côté du boulevard. Lui, il est de l’autre côté, appuyé contre une barrière de fer, tout sourire, les mains dans les poches. Je n’arrive plus à rester en place, et jette de nouveau un regard au feu. Il passe au rouge, sans attendre la demi-seconde qui sépare le changement de couleur du bonhomme à celui du feu, je pose un pied sur la première bande blanche du passage piéton ; puis un deuxième… Je ne l’ai pas vue arriver, pas même entendue. Je l’ai seulement sentie. Je serais absolument incapable de donner la couleur ou la marque de la voiture. Je ne me rappelle rien de l’impact en lui-même. Et je crois que c’est mieux ainsi. La chute, ensuite, m’a paru interminable. Je ne voyais rien, ne sentais rien, n’entendais rien. Le monde tout autour n’était que flou, coton, mais aussi enfer… Le contact avec le sol, dur, froid, me fit revenir à moi en une poignée de seconde. Jamais je n’avais éprouvée une telle douleur. Lancinante, impitoyable, présente partout. Chaque mouvement était pire que la plus terrible des tortures. Un brouhaha m’entourait et ne cessait jamais, me perçant les tympans à chaque seconde. Il fallait que cela cesse… Mais je ne pouvais rien faire. Personne ne le pouvait encore. Le temps avait dût s’arrêter, enfin… Je n’entendais presque plus ce capharnaüm sonore autour de moi, la douleur s’échappait petit à petit et ma vision se brouillait de plus en plus. Des sirènes, perçantes, des lumières clignotantes. Des silhouettes sombres au dessus de moi. Elles me parlent, mais je ne comprends rien. Je ne le peux pas. Elles m’emmènent, loin d’ici, loin de … lui ?! Cette pensée me traverse l’esprit. Non, je refuse ! Je proteste, me révolte, me redresse et hurle. La douleur gagne, comme presque toujours. Elle est plus forte. Elle m’enserre et me plaque. Puis c’est le néant… Le voilà, ce néant. Je ne sais pas. Je ne sais plus. Le temps est suspendu… Je ne ressens rien, ne vois rien, n’entends rien. Je ne sais pas ce qui se passe et panique. Où suis-je ? Pourquoi ? Comment… Durant un long moment il n’y a qu’une petite année, je cherchais à tout prix la solitude. Echapper au protocole, échapper au monde pour qu’il vous laisse enfin tranquille. Qu’il vous laisse en paix, faire votre deuil seul… Mais la nature humaine veut que les êtres de votre famille refusent ceci, et cherchent à rester près de vous. « Tu déprimes ». Je le sais ! Laisses-moi seule, j’en ai besoin… Jamais je ne suis restée seule à cette époque. Je m’y étais faite. La vie avait reprit le dessus, je l’avais rencontré, lui. Lui… Maintenant que je Le voulais, la solitude venait à moi, sans que je ne la veuille. Seule avec moi-même dans ce vide immense. La panique prend vite le dessus, mais j’avais beau hurler, me débattre, courir à en tomber de fatigue ensuite, il n’y avait rien. Ni personne. L’écho de ma propre voix me revenait de temps à autre, inquiétant. Le rêve, ou plutôt le cauchemar, était sans fin. Un sol lisse, froid, dur, blanc. Tout autour, du blanc, à la fois cotonneux et dur. Un clair sombre, une lumière pâle, sans vraiment d’éclat. Difficile à expliquer, difficile à comprendre. Pas de mur, pas de délimitation, pas de limite… Je courais pour trouver une sortie, droit devant moi, mais jamais je ne l’atteignais, jamais je ne la trouvais. Puis je tombais de fatigue d’avoir tant couru.

    Cet espace dans lequel je me trouvais m’éloignait de tout, du monde réel. Il doit être différent pour tous… « Là-bas » je ne ressentais rien. Pas de douleur, pas de son, pas de vu ni d’odorat. J’étais seule, enfermée. La douleur parfois, m’enserrait. L’espace immense et blanc disparaissait et se troquait contre un flou confus et sombre. Je pensais que la réalité était dans cet espace sans limites et que le cauchemar était là où était la douleur, mais c’était bien le contraire… La douleur paralyse, elle vous bloque et vous empêche de faire quoi que ce soit. Bientôt, le cauchemar qu’était cette solitude est devenu le rêve. S’échapper pour ne plus avoir mal. Fuir. Petit à petit, au fil des alternances, je percevais ce qui m’entourait, un peu mieux. J’étais dans ce « paradis blanc » et un élément déclencheur m’en faisait sortir. La première fois, ce fut des sanglots. Il est des choses que l’on oubli pas et même si je n’étais pas tout à fait moi, c’est un son que je n’oublierais jamais. J’espère seulement qu’il ne me hantera pas…

    J’étais épuisée de me débattre contre rien. Je brassais l’air de mes bras mais rien ne bougeait. Il n’y avait pas un souffle d’air, aucun repère, rien ne différait où que je pose mon regard. Tout était pareil. Je ne comprenais pas. Je ne savais pourquoi j’étais là ni comment j’y étais arrivée. Il n’y avait personne et j’avais tant de question. Non, pas tant, seulement trois : Pourquoi ? Où suis-je ? Et comment je suis arrivée ici ? Mes préoccupations se résumaient à ceci. Chercher une sortie était devenu un but utopique. Lasse, je me suis laissé tomber au sol, sans prendre garde. Je ne ressentais rien. Ni la faim, ni la soif, ni la douleur. Pas même le toucher ou le goût. Je m’entendais, je criais, mais en avais-je finalement la capacité ? Peut être pas. J’avais tout oublié. Je ne connaissais plus mon nom, ni rien d’autre. Puis au loin, un bruit. Enfin ! Il y avait quelqu’un. J’ai couru, en vain. Plus je m’éloignais, plus les sanglots étaient lointains. Je suis revenue sur mes pas, mais il n’y avait plus rien. Lasse, encore, je suis restée au sol, me laissant glisser sur celui-ci, ignorant sa fraicheur et sa dureté. Les yeux clos, j’attendais. Je ne savais pas quoi, ni qui, mais j’attendais. Les sanglots sont revenus. Mais cette fois-ci, ils étaient accompagnés de cette douleur à laquelle j’ai tant voulu échappé par la suite. J’étais étendue sur le dos, je ne pouvais pas bouger. Il m’était impossible d’ouvrir les yeux ni d’émettre le moindre son. Je ne pouvais que subir. Lutter contre la douleur. Lutter pour l’oublier et la faire disparaitre. Mais elle est comme le vent. Elle s’insinue partout. Vous avez beau boucher tout les trous, il passera quand même. Encore, toujours. Et ces sanglots… Après la panique d’être enfermée, paralysée, et la lutte vaine contre le mal, il y avait maintenant la folie. Je ne supportais pas d’entendre ces sanglots, bien qu’ils soient étouffés, lointains. Ils avaient quelque chose de familier et il m’était impossible de dire pourquoi…

    Le retour dans cet espace vide et blanc fut à la fois difficile et agréable. La douleur n’était plus là, les sanglots non plus. La solitude paraissait alors douce, accueillante. Mais voilà, j’étais hanté par ce premier « souvenir ». En fait, ce premier retour à la réalité. Je suis longtemps restée immobile, en boule sur le sol froid, à ne rien faire, à sangloter doucement, gardant les yeux ouvert de peur que si je ne les referme, je retombe dans cet autre cauchemar. J’ai fini par m’endormir, fatiguée de toute cette agitation, mais aussi effrayée par cette nouvelle expérience…

    « Monsieur ! »

    Une voix. Longtemps, ou du moins, ce qui me paru une éternité, après les premiers sons que j’avais captés. Les sanglots. Maintenant, une voix féminine, insistante. Je me suis relevée tout doucement pour regarder autour de moi. Je ne savais pas quel jour ni quelle heure il était, mais j’avais entrepris de les compter. Il s’était passé beaucoup de temps, je le sentais. Je pensais avoir enfin échappé au cauchemar et d’autres questions étaient venues s’ajouter aux premières. Je me rappelais de certaines choses, basiques. Mon nom, mon âge, ma taille, mon poids. Mon adresse, presque exacte. Le nom de mes parents, l’existence de mon frère, mais sans pouvoir lui donner de nom. Ma ville natale, mais impossible de savoir ce que j’y faisais. Ainsi, je ne me demandais non plus pourquoi j’étais là, mais qu’est ce qui s’était passé pour que je sois là. Je ne courais plus droit devant moi, mais marchait et comptais mes pas, pour évaluer la distance. Depuis le commencement de ce « passe-temps », j’avais parcouru environ 20kms. Et l’espace autour de moi était toujours le même. Je ne ressentais pas vraiment la fatigue, mais je dormais. Je ne ressentais toujours pas la faim, ni la soif. Rien. J’avais cessé de m’époumoner, en ayant assez de n’entendre que mon écho. J’étais blasée. La voix féminine répétait « Monsieur ! » avec de plus en plus d’insistance. J’avais beau regarder autour de moi, je ne voyais personne. J’essayais donc d’ignorer cette voix, mais en vain. J’ai fermé les yeux, faisant le vide pour faire abstraction de cette voix, me concentrer pour éviter de laisser monté la colère… Et la douleur, encore, est revenue. Je ne m’y attendais pas. Elle m’en a coupé le souffle. Cependant, elle était un peu moins vive que la première fois. J’étais de nouveau paralysée, enfermée. L’atmosphère autour de moi était mouvante. Quelqu’un s’y déplaçait. Une porte à claqué. Un bip ponctuait l’espace de son son régulier. Puis une voix, grave. Je connaissais cette voix et un nom et un visage s’y sont tout de suite accrochés : Guy… Je ne comprenais pas ce qu’il disait ni pourquoi il était là. Je ne pouvais le voir, faute de pouvoir ouvrir les yeux et me contentais de l’écouter, enfin, d’essayer. Une autre voix lui répondait, mais je ne pouvais y mettre un nom et un visage aussi facilement. Pourtant, elle m’était bien plus familière. La douleur revenait, de plus en plus vive, et le désir d’y échapper devint plus fort que la curiosité. Encore une fois, je tentais de m’échappé, retourné dans cet espace vide et blanc sans douleur. J’y étais seule mais au moins, je n’avais pas mal…

    De retour dans mon paradis blanc, j’ai longtemps cherché à qui pouvait bien appartenir cette seconde voix. J’en oubliais de compter mes pas en marchant. J’en oubliais tout le reste. La mémoire nous joue bien des tours parfois. Elle me donnait là son meilleur. Jusqu’au moment où, à force de rechercher dans le fouillis qu’était ma vie, je me suis souvenue. J’ai compris. Le choc en a été des plus durs. Les réponses à mes premières questions venaient d’elles-mêmes, sans que je ne le veuille. Moi qui avais tant cherché des réponses, je n’en voulais désormais pas. L’évidence. Lui faire face n’était finalement pas un soulagement… Des images assez confuses malgré tout me parvenaient maintenant. Je suis souvenue de l’accident, puis des fêtes de Noël etc., jusqu’au plus lointain souvenir que j’ai encore. Ma vie me défilait devant les yeux, comme un compte à rebours. Et après ? Non… Et maintenant ? Que va-t-il se passer ? Je n’en savais rien. La première vague de panique passée, en est venue une seconde, bien plus ciblée. Maxime. Où était-il ? Que lui était-il arrivé ? Je reconnaissais maintenant sa voix accompagnant celle de Guy. Je reconnaissais ses sanglots. Sa présence. Mais pas tout le temps. Seulement dans ces moments où la douleur revenait, malicieuse… Je m’inquiétais soudain de ne pas savoir. Je doutais…

    Les jours suivant ont été les pires. L’alternance entre mes deux « mondes » (l’espace blanc qu’était le rêve et la réalité) était de plus en plus fréquente. Et chaque passage dans le second était plus long. Mes perceptions étaient meilleures à chaque passage mais il m’était toujours impossible de bouger quoi que se soit. Chaque tentative demandait une énergie considérable que je n’avais pas et qui me plongeait dans un sommeil sans rêve. Lorsque je me retrouvais dans mon « paradis blanc », l’angoisse m’envahissait et m’empêchait de réfléchir correctement. L’angoisse de ne pas savoir ce qui était arrivé aux autres. Les phases de « réveil » m’épuisaient plus que tout. La douleur disparaissait un peu à chaque fois mais elle me gardait paralysée. Chaque tentative de mouvement la rendait plus vive, elle restait insupportable bien que je m’y sois habituée. Puis un jour, a force de lutter, j’ai réussit à ouvrir les yeux…

    Après tout ce temps à lutter, tout ce temps à s’épuiser, le seul fait d’ouvrir les yeux à été un véritable soulagement. Une victoire, une fierté. Je désespérais de ne plus pouvoir un jour bouger à nouveau. Avec ce simple geste, qui doit peut être vous paraitre si simple et facile, j’avais de nouveau espoir. Et surtout, cela me rassurait. Je ne pouvais toujours pas bouger le reste de mon corps, mais pendant un instant, j’ai pu voir et comprendre parfaitement ce qui m’arrivait. Je ne savais par exemple pas à quoi correspondait ce bip, régulier, qui ponctuait le silence de l’espace dans lequel j’étais. Je ne savais pas non plus pourquoi, de temps à autre, j’avais un poids sur la cuisse. Ni pourquoi mon index gauche était toujours serré, comme dans une pince à linge. Il faisait nuit et un néon éclairait faiblement ma chambre. Un moniteur sur ma gauche émettait le bip. Electrocardiogramme, relié aussi à mon index. A droite, une perfusion. Les gouttes de morphine tombaient lentement dans le cathéter de la perfusion, en rythme avec les bips sonores. Le poids sur ma cuisse, c’était la tête de Maxime. Il dormait, à demi sur un fauteuil, les jambes repliées sous celui-ci, la tête posé sur mes jambes, une main agrippant la mienne. Cette image m’apaisa plus que je ne l’aurais imaginé, et la fatigue m’emporta, encore, bien que cette fois, je l’accueillis avec plus de sérénité…
    Plusieurs jours, d’après mes calculs, se sont écoulés après cela. Des jours entre deux. Je ne me retrouvais plus dans cet espace blanc, mais je n’étais pas vraiment non plus dans la réalité. Un temps de flottement, un sommeil, vraiment. Un sommeil sans rêve, comme une très longue nuit. Les moments de presque lucidité comme celui qui m’avait permis d’ouvrir les yeux étaient maintenant très rares, et je luttais pour tenter de les retrouver. Mais il n’y avait aucun élément « déclencheur », rien qui ne me permette de me sortir de là, de me donner un repère, quelque chose à suivre et sur quoi me concentrer. Pas un son, pas un mouvement. Les bips du moniteur étaient très bas voir inexistants, et il n’y avait plus de sons de voix. Puis, un jour, sans que je ne m’y attende, une sensation. La douleur avait complètement disparu, mais une sensation pesante restait encore. Je me sentais lourde à force de ne pas pouvoir bouger. Et un soir, une nouvelle sensation. Le froid. Quelque chose de froid était en contact avec ma peau. Le réveil fut laborieux. Mais je réussis néanmoins à grommeler et repousser de la main cet objet. Mais il était insistant, et j’ai abandonnée, replongeant dans un sommeil léger. Les minutes suivantes furent bien calmes pour moi, mais autour, l’agitation était grande. Une sorte de tension avait empli l’atmosphère. Une pique dans mon bras droit puis, la lumière blafarde du néon de l’hôpital. Le réveil, véritable. Une vive énergie m’avait envahie grâce à l’injection d’adrénaline et les gestes simples, même s’ils étaient encore difficiles à exécuter, m’étaient plus accessibles. D’un côté, l’homme à la blouse blanche, le médecin, mon médecin, celui qui s’était occupé de mon cas. De l’autre, un interne reconnaissable à sa tunique verte sous sa blouse blanche. Puis, les questions. L’un m’examinait alors que l’autre posait sans cesse des questions, ignorant complètement les miennes. Maxime… Où était-il ? Pas de réponse, jamais. Je répondais à ses questions avec de moins en moins d’assurance. La panique m’envahissait. Qui était cet homme pour me poser autant de question ? Jusqu’à ce que je me redresse. Une vive douleur m’envahit mais je n’y pris pas garde, la colère, la rage, la frustration m’avaient entièrement investie. Je voulais savoir… Un sourire du médecin, un regard doux, une main légère me poussant à me rallonger. « Mis à part les sacrés cernes sous les yeux, les ongles rongés, le teint pâle et le manque de vitamine et de vous, il va parfaitement bien. Ai-je dépeins un bon tableau ? » dit-il avant de s’écarter lentement, laissant la place à un Maxime plus ému que jamais…
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Merlin
feuille d'or

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Ceci explique parfois cela... _
MessageSujet: Re: Ceci explique parfois cela...   Ceci explique parfois cela... Icon_minitimeVen 19 Mar - 20:10

J'ai trouvé ça très intéressant, pour ma part. On comprend plutôt bien ce qui t'est arrivé, et c'est à la fois troublant et instructif de voir ce "néant"... En tout cas je trouve ça plutôt bien écrit, avec les sentiments, la panique, le soulagement de voir Maxime et puis la fin... ^^ C'est un très beau texte.
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